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21 juin 2007

Lutte contre les filamenteuses

Question
Mon bac fait 600 litres : (L x P x H) 2m x 0,5m x 0,6m
Ma décantation fait 250 litres : (L x P x H) 1m x 0,5m x 0,5m

Le PH est OK
Les nitrites sont OK
Les nitrates.... c'est la cata !!!

J'ai lu plusieurs articles sur le net, il semblerait que l'addition d'un dénitrateur au soufre (DAS) serait une solution pour réduire les nitrates qui seraient en partie la cause de la prolifération d'algues.

Réponse
Les algues prospèrent effectivement en présence de nitrate et également de phosphate. Ceux-ci sont également nocifs aux invertébrés à partir de doses assez faibles. La lutte contre les nitrates passe par deux moyens :
  1. La réduction des apports directs ou indirects. L'apport indirect est dû à la nourriture des animaux. Principalement celle destinée aux poissons qui sont de forts producteurs de déjections rapidement transformées en nitrate. Comme il est hors de question d’affamer les poissons, il faut réduire la population et se contenter de petites espèces qui seront également plus à l’aise dans l'aquarium. Les apports, bien qu'apparemment modérés, et destinés aux invertébrés fixés ne sont toutefois pas sans conséquence et doivent être faits avec discernement (zoo et phytoplancton).
    L’apport direct est, par exemple, celui de l’eau servant à préparer l’eau de mer ou la compensation de l’évaporation. Le taux de nitrate admissible dans l'eau du robinet est de 50 mg/l, ce qui est beaucoup (ce taux est autorisé par la législation européenne, ce n'est pas nécessairement le cas dans votre région) . Dans ces circonstances un osmoseur en ajoutera toujours de 10 à 20 mg/l car son action n'est pas parfaite. Lorsque l’évaporation est importante cela n’est pas sans conséquence.
  2. Effectuer une transformation ou une extraction des nitrates. Pour cela il convient de s’appuyer sur :
    • La transformation bactérienne. Des bactéries anaérobies ont la capacité d’utiliser les nitrates pour leur métabolisme. En favorisant la prolifération de ces bactéries, les nitrates sont naturellement consommés. Deux familles sont ‘cultivables’ dans nos aquariums récifaux :
      • Les bactéries autotrophes vivant sur des supports inorganiques, celles présentes dans le DAS Dénitrateur Autotrophe sur Soufre objet de votre question.
      • Les bactéries hétérotrophes présentes dans les porosités internes des pierres vivantes. Ce moyen appelé aussi 'Méthode Berlinoise' à rendu possible la conservation des invertébrés marins par les amateurs.
    • La fixation des nitrates dans les tissus des végétaux qui bénéficient des apports de nitrate et phosphate comme d’un engrais. Ce moyen met en compétition les algues inférieures (les filamenteuses dans votre cas) et les algues supérieures à forte croissance comme les Caulerpa. Il suffit de d'élaguer les algues pour extraire les nitrates.
    • L'extraction directe. Une dilution par un changement d'eau est également possible si l'eau douce ne contient pas de nitrate. Un écumeur ou un filtre mécanique exporte les nutriments avant leur dégradation ce qui limite la production de nitrates.
Votre lutte contre les filamenteuses doit ainsi exploiter une combinaison de ces ressources :
  • Limitation des apports, réduction de la population en poissons surtout les forts mangeurs. Contrôle des apports en nutriments.
  • Favoriser la production bactérienne dénitrifiante : Augmentation de la quantité de pierres vivantes, ajout d’un substrat d’au moins 4 à 5 cm. Dopage régulier des colonies bactériennes par un apport de souches (par exemple : Biodigest de Prodibio). Dopage par la méthode vodka, que je cite avec plus de réserve : 1ml d’alcool par semaine. Mise en place d’un DAS, pourquoi pas, ce système à fait ses preuves dans des aquariums FO ('Fish Only') ne disposant pas de suffisamment de pierres vivantes. Je ne suis pas opposé à cette technique qui fonctionne assez bien dans les installations importantes (les musées notamment). Celui-ci n’est cependant pas très simple à régler, c’est la son principal défaut. Si vous avez des coraux durs calcificateurs, je tenterai de réduire les rejets acides en associant un RAC en sortie du DAS.
  • Mettre en place une compétition en introduisant des algues supérieures plus faciles à extraire et contrôler que les algues inférieures. A ce propos, lorsque vous brossez les pierres pour arracher les algues filamenteuses, je vous conseille de placer des bas fins en sortie de pompe de brassage pour récolter les menus débris, ce sont toujours des nitrates en moins !
  • Assurer une filtration mécanique agissant en amont. Un écumeur est très efficace. Si des masses filtrantes sont utilisées (perlon par exemple), celles-ci sont retirées chaque semaine pour éviter une production de nitrate par les bactéries nitrifiantes.

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